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Tourisme : la France profite du désamour envers les États-Unis de Trump

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Rédigé par Arthur

En 2025, le tourisme tricolore poursuit son envol, dopé par un afflux inattendu de visiteurs étrangers détournés des États-Unis. Un phénomène que l’exécutif assume et entend bien exploiter.

La poursuite d’une année record

Le ciel est au beau fixe pour le tourisme français. Après une année 2024 marquée par un record historique de 100 millions de visiteurs, le gouvernement table sur une nouvelle progression en 2025, malgré l’absence de grands événements internationaux. En visite en Corse, la ministre déléguée au Tourisme, Nathalie Delattre, a salué un contexte mondial favorable qui redessine les flux touristiques… à l’avantage de l’Hexagone.

Parmi les moteurs de cette dynamique, un élément surprenant : la méfiance croissante de certains voyageurs envers les États-Unis de Donald Trump, qui a également entrainé une baisse de prix des vols. « Nous voyons arriver 30 % de plus de touristes canadiens et japonais, parce qu’ils ne souhaitent pas aujourd’hui visiter les États-Unis de Trump », a déclaré la ministre lundi 26 mai lors d’un point presse à la citadelle d’Ajaccio. Une tendance qu’elle qualifie de « manœuvre d’évitement » de la première puissance mondiale.

La France, « pays report » des grandes puissances touristiques

Ce déplacement diplomatique en Corse, qui s’est tenu sur deux jours, a été l’occasion pour la ministre de souligner les retombées positives de ce glissement touristique. « Ils attendent la suite de Trump pour visiter les États-Unis, eh bien nous en sommes très contents parce que nous sommes effectivement le pays report de plusieurs pays et nous allons pouvoir leur démontrer l’hospitalité à la française », a-t-elle affirmé.

Dans le sillage des Japonais et des Canadiens, d’autres visiteurs émergents, venus notamment du Brésil, viennent grossir les rangs des curieux du monde entier qui choisissent la France comme alternative à l’Amérique. Une aubaine que le gouvernement compte pleinement exploiter. « Nous devons faire preuve d’agressivité commerciale », a martelé Nathalie Delattre, consciente que la première destination mondiale reste convoitée.

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Des indicateurs au vert, notamment en Corse

La ministre s’est également félicitée d’une saison estivale qui s’annonce très prometteuse. « Les réservations estivales s’annoncent très bonnes », a-t-elle assuré, en rappelant les chiffres impressionnants de 2024, année olympique, avec une hausse de 12 % par rapport à 2023. Et de souligner le rôle essentiel du tourisme dans l’économie nationale : « 8 % de notre richesse nationale », « 15 milliards dans notre balance commerciale » et « deux millions d’emplois ».

Sur le terrain, la Corse fait figure de modèle. Qualifiée de « territoire-pépite de nos sites touristiques », l’île de Beauté accueille chaque année plus de trois millions de visiteurs, générant quelque 3,4 milliards d’euros de recettes. Une performance qui pèse « cinq fois plus qu’au niveau national », a précisé la ministre, preuve selon elle de l’importance stratégique du tourisme pour ce territoire.

L’œnotourisme, nouvel atout à faire rayonner

Parmi les axes de développement privilégiés par le ministère, l’œnotourisme est au cœur des ambitions. « Très demandé par l’ensemble de nos touristes étrangers », ce secteur en plein essor a connu « une croissance de 20 % sur les huit dernières années avec 12 millions d’œnotouristes » par an, a détaillé Nathalie Delattre. Une opportunité que la Corse, riche de ses vignobles et de son terroir, pourrait saisir avec plus de vigueur.

Défis structurels : emploi, logement et investissement

Malgré ces bonnes nouvelles, l’exécutif reste lucide sur les défis à venir. Manque de saisonniers, pression sur les logements touristiques, arbitrages budgétaires serrés : autant de points noirs à résoudre pour préserver l’attractivité de la France. « La France va devoir s’accrocher pour rester la première destination mondiale », a averti la ministre, déterminée à défendre l’excellence française dans un contexte international toujours plus concurrentiel.