Face au surtourisme et à l’exaspération des habitants, Palma de Majorque prend des mesures fermes. Dès l’été 2025, la capitale des Baléares applique une nouvelle grille de sanctions pouvant atteindre 3.000 € pour incivilités. Objectif : restaurer la tranquillité dans l’espace public.
La municipalité répond à une saturation touristique
Plages idylliques, soleil méditerranéen, ambiance festive… Chaque année, plus de 10 millions de visiteurs posent leurs valises à Majorque, transformant l’île en une véritable fourmilière estivale. Mais ce succès touristique, devenu difficile à gérer, a fini par provoquer un effet de saturation. À Palma, comme dans d’autres villes balnéaires espagnoles, les habitants expriment un ras-le-bol grandissant face à certains comportements jugés irrespectueux ou déplacés.
Pour répondre à cette pression, la municipalité a décidé d’adopter une ordonnance municipale stricte, publiée le 24 mai au Journal officiel des îles Baléares, et désormais en vigueur. Ce texte vise à préserver l’espace public comme un lieu de coexistence et de civilité et à prévenir toute action qui perturbe la coexistence publique, selon le document relayé par le Mallorca Zeitung.
Torse nu, pipi sauvage, sono portative : jusqu’à 750 € d’amende
La Ville de Palma distingue trois niveaux d’infractions : mineures, graves et très graves, avec des amendes allant de 750 € à 3.000 €.
Parmi les actes désormais sanctionnés au premier niveau, les vacanciers torse nu dans les rues devront remettre leur chemise… ou s’acquitter d’une amende de 750 € pour « nudité non autorisée ». Même tarif pour ceux qui consomment de l’alcool sur la voie publique, utilisent du verre ou des objets tranchants sur la plage, urinent dans la rue ou font résonner leurs enceintes Bluetooth trop bruyamment.
Jusqu’à 1.500 € pour baignade interdite ou stationnement sauvage
Les infractions plus sérieuses, passibles d’amendes allant jusqu’à 1.500 €, visent des comportements à risque ou des pratiques dangereuses. Il s’agit notamment de se baigner dans des zones interdites ou sous drapeau rouge, de sauter depuis un balcon — un phénomène tristement célèbre connu sous le nom de « balconing », mais aussi de faire du parkour, de jeter ses déchets dans la nature ou de camper sans autorisation.
À cela s’ajoute désormais le stationnement prolongé non autorisé, souvent observé près des plages ou dans des zones protégées.

3.000 € pour beuveries, discriminations ou agressions
Enfin, les sanctions les plus lourdes, plafonnées à 3.000 €, visent à réprimer les débordements les plus graves : beuveries collectives dangereuses, comportements discriminatoires, agressions ou harcèlement.
Une réponse musclée qui s’inscrit dans une stratégie plus large des Baléares pour transformer leur modèle touristique et encourager des pratiques plus respectueuses. Le message est clair : l’ère du laxisme est terminée.
« L’afflux de touristes engendre de nouveaux défis, l’un des principaux étant de garantir une cohabitation pacifique et respectueuse dans l’espace public », a déclaré Miquel Busquets, adjoint au maire chargé de la sécurité, dans les colonnes du média espagnol OK Diario.
Vers un tourisme plus durable ?
Cette politique de fermeté n’est pas isolée : à Ibiza, par exemple, les autorités ont décidé de limiter la location de voitures pour réduire la pression sur les routes et les sites naturels. À Palma, on espère désormais que ces nouvelles mesures feront évoluer les comportements… sans pour autant faire fuir les visiteurs responsables.