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Starline : le projet de train à grande vitesse qui pourrait révolutionner les voyages en Europe d’ici 2040

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Rédigé par Romane

Et si traverser l’Europe en train devenait aussi simple que prendre le métro ? C’est l’ambition audacieuse portée par le groupe de réflexion 21st Europe, basé à Copenhague. Baptisé Starline, ce projet imagine un réseau ferroviaire à grande vitesse entièrement intégré, reliant les grandes villes du continent à une vitesse fulgurante, tout en offrant une alternative crédible à l’avion. Objectif affiché : une mise en service d’ici 2040.


Un « réseau ferré européen » pour relier 39 destinations

Long de 22 000 kilomètres, ce futur réseau relierait 39 grandes destinations européennes, incluant non seulement les capitales de l’UE, mais aussi des villes du Royaume-Uni, de Turquie et d’Ukraine. Les trains Starline circuleraient à une vitesse de 300 à 400 km/h, rendant les longues distances étonnamment accessibles.

Quelques exemples :

  • Helsinki – Berlin en un peu plus de 5 heures, contre près d’une journée actuellement.
  • Kyiv – Berlin deviendrait un trajet direct et fluide, sans changement de train.
  • Milan – Munich, aujourd’hui long et sinueux, serait transformé en une liaison rapide et régulière.

Plus qu’une simple modernisation du rail, Starline promet une nouvelle façon de concevoir la mobilité européenne.

Réduire les frontières mentales et physiques

Le constat de 21st Europe est sans appel : le réseau ferroviaire actuel est trop fragmenté, inégal et souvent lent. Malgré l’intérêt croissant pour le train – comme le montre le succès d’Interrail ou le retour en grâce des trains de nuit – les voyages transfrontaliers restent complexes, coûteux et mal coordonnés.

Starline se veut une réponse à ce manque d’unité, à l’instar d’un système de métro continental, où chaque ville serait à portée de main. La vision du groupe ? Faire du rail une colonne vertébrale de l’Europe du XXIe siècle, à la fois fonctionnelle et emblématique.

Une nouvelle expérience du voyage

Les futurs trains Starline ne ressembleront à aucun autre. Fini les divisions classiques entre première et deuxième classe : les rames seront organisées en espaces adaptés aux besoins des voyageurs, comme des zones calmes pour télétravailler ou des compartiments familiaux.

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Les gares aussi seront repensées. Construites à proximité des grandes villes, elles seront connectées aux réseaux de transport locaux. Mais elles joueront également un rôle culturel : restaurants, boutiques, salles de concert, musées, événements… l’objectif est de faire de ces lieux des pôles dynamiques, bien plus que de simples lieux de transit.

Un enjeu climatique majeur

Starline n’est pas qu’un projet de mobilité : c’est aussi une initiative environnementale forte. En 2022, le secteur des transports représentait près de 29 % des émissions de gaz à effet de serre de l’UE. Et malgré leur empreinte carbone bien plus faible, les trains à grande vitesse restent largement sous-utilisés face à l’avion.

Selon 21st Europe, seuls des projets à l’échelle du continent pourront inciter un basculement massif vers le rail. À ce titre, Starline pourrait jouer un rôle déterminant dans l’objectif de neutralité carbone de l’Europe à l’horizon 2050.

Une gouvernance européenne et un modèle de franchise

Sur le plan organisationnel, le projet prévoit une coordination centrale pour l’expérience passager, la billetterie et la technologie. En parallèle, les opérateurs ferroviaires nationaux pourraient exploiter les lignes via un système de franchises, sous la supervision d’une nouvelle Autorité ferroviaire européenne (ERA).

Ce modèle viserait à assurer l’harmonisation des standards techniques et de sécurité, tout en tirant parti de l’expertise locale des compagnies déjà en place.


Une utopie réalisable ?

Derrière l’ampleur du projet, une question subsiste : Starline peut-il réellement voir le jour d’ici 2040 ? Si l’ambition est claire et la vision inspirante, les obstacles restent nombreux : investissements colossaux, coordination politique entre États, standardisation des systèmes nationaux…

Mais en période de transition climatique et de mutation géopolitique, l’Europe a sans doute besoin de projets fédérateurs et porteurs de sens. Starline pourrait en devenir un symbole puissant – à condition de trouver les volontés politiques et les financements nécessaires pour transformer la vision en réalité.