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Japon : une saison des cerisiers en fleurs 2025 historique, entre afflux touristique et record économique

Publié le

Rédigé par Romane

Chaque printemps, les cerisiers en fleurs attirent des millions de visiteurs au Japon. Symbole de renouveau et de beauté éphémère, le hanami séduit autant les locaux que les voyageurs du monde entier. En 2025, cette tradition ancestrale connaît un engouement exceptionnel, portée par un regain touristique et de nouvelles expériences proposées autour des sakura.

Des chiffres en forte hausse

Le Japon vit une saison de hanami exceptionnelle, à la fois sur le plan culturel, touristique et économique. La floraison des cerisiers, événement emblématique du printemps nippon, devrait cette année générer un impact économique sans précédent, avec des retombées estimées à 1,39 trillion de yens, soit environ 9,43 milliards de dollars américains, selon l’économiste Katsuhiro Miyamoto, professeur émérite à l’université de Kansai.

Ce chiffre représente une hausse de 22,2 % par rapport à l’année précédente, confirmant le rôle moteur du hanami dans la relance du secteur touristique japonais. À titre de comparaison, l’impact économique en 2021, en pleine pandémie de COVID-19, n’avait atteint « que » 181,5 milliards de yens, dont 97,5 % provenaient des visiteurs locaux.

Un attrait renforcé par l’international

Le renforcement de la fréquentation touristique est manifeste dès les premiers mois de l’année : 5,48 millions de touristes étrangers ont visité le Japon entre janvier et février 2025, une période pourtant habituellement plus calme, ce qui représente une augmentation de 28,5 % par rapport à 2024. Une dynamique qui s’est poursuivie en mars, avec des sites comme la rivière Meguro à Tokyo, particulièrement plébiscités pour ses croisières au fil des cerisiers en fleurs.

Selon Spice Serve Co., ces croisières ont accueilli 45 % de passagers internationaux en mars, contre 41 % l’année précédente. Une progression qui illustre l’attrait croissant du hanami au-delà des frontières japonaises. D’ailleurs, Katsuhiro Miyamoto prédit que plus d’un quart des participants au hanami cette année seront des visiteurs étrangers, soit la proportion la plus élevée jamais enregistrée.

Des services haut de gamme en réponse à la demande

Pour répondre aux attentes d’une clientèle toujours plus diversifiée et exigeante, le marché touristique japonais a vu apparaître de nouvelles offres de luxe. À Tokyo, le “Sakura Ride Plan” propose un circuit privé en voiture avec chauffeur à travers les principaux lieux de floraison, le tout à l’abri de la pluie, du pollen et des foules. Cette excursion d’exception inclut également un service de champagne, pour un tarif de 56 000 yens. Une expérience pensée pour offrir un hanami “confortable, exclusif et inoubliable”.

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Parcourir les parcs avec les cerisiers en fleurs est un moment unique – Crédits Arthur V.

Une floraison qui s’étire dans le temps… et dans l’espace

La particularité géographique du Japon permet une progression nord-sud de la floraison des cerisiers, prolongeant la saison du hanami sur plusieurs semaines. Alors que les fleurs commencent à apparaître plus tôt dans l’année — cinq jours d’avance à Tokyo par rapport à 2024 — les régions comme le Tohoku (au nord de Honshu) et Hokkaido voient leurs cerisiers éclore plus tard, entre mi-avril et début mai. De nombreux visiteurs adaptent ainsi leur itinéraire pour « suivre » les floraisons, créant un tourisme en mouvement qui bénéficie à tout le pays.

Cette migration progressive permet une répartition plus équilibrée des retombées économiques, et soutient des régions parfois moins fréquentées en dehors de cette période. Hôtels, restaurants, commerces et transports locaux profitent d’un afflux de visiteurs attirés par l’authenticité des paysages et des traditions.

Une tradition toujours vivace

Si le hanami est aujourd’hui un moteur économique, il reste avant tout une tradition profondément ancrée dans l’histoire et la culture japonaises. Symbole de renouveau, de beauté éphémère et de méditation sur le temps qui passe, l’observation des cerisiers en fleurs est un moment partagé par toutes les générations.

Les résidents japonais dépensent en moyenne 7 119 yens par personne à cette occasion, en nourriture, boissons, souvenirs ou transport. Une preuve que l’engouement pour le hanami reste fort, aussi bien chez les Japonais que chez les visiteurs étrangers.

Une saison hors norme

Avec une fréquentation touristique en hausse, une offre enrichie et une répartition régionale élargie, la saison des cerisiers en fleurs 2025 s’impose comme une réussite totale. Elle conforte le Japon dans son statut de destination culturelle majeure, tout en soutenant une économie touristique en plein essor. Comme le souligne le rapport de Katsuhiro Miyamoto, « le hanami 2025 devrait générer une activité économique record », dépassant même les chiffres symboliques d’autres grandes icônes nationales. À titre de comparaison, la saison 2024 du joueur de baseball Shohei Ohtani avait généré un impact économique estimé à 132,8 milliards de yens, soit dix fois moins que le hanami cette année.