Tourisme durable

Surtourisme en France : les 10 sites les plus impactés à éviter en pleine saison

Publié le

Rédigé par Arthur

La France, reconnue mondialement comme une destination touristique de premier plan, doit aujourd’hui faire face à un défi de taille : le surtourisme. Alors que les touristes affluent en masse chaque année, certains sites emblématiques commencent à ressentir le poids de cette présence excessive. Ce phénomène pose non seulement des problèmes environnementaux, mais affecte aussi la qualité de vie locale et l’expérience des visiteurs. Cet article explore les conséquences du surtourisme en France, tout en proposant quelques pistes pour atténuer ses effets.


Les régions les plus touchées par le surtourisme

Le surtourisme ne se limite pas uniquement aux grandes villes ; il touche également plusieurs sites naturels et culturels à travers la France. En effet, l’attrait de certaines régions françaises pour les voyageurs internationaux est tel qu’il génère des flux touristiques massifs. Parmi ces destinations figurent la Provence, la Normandie, la Corse, ainsi que d’autres lieux prisés principalement pour leurs paysages époustouflants ou leur patrimoine exceptionnel.

Par exemple, le parc national des Calanques voit sa capacité d’accueil largement dépassée durant les mois d’été, avec jusqu’à 3 millions de visiteurs annuels. La situation est similaire sur la célèbre Dune du Pilat où l’érosion due à la fréquentation s’accélère. Ce qui était autrefois des trésors cachés sont maintenant surchargés, au détriment de l’écosystème environnant.

Les 10 sites les plus fréquentés

Pour prendre la mesure de la situation, Stastita a, pour chaque site, croisé les données de population annuelles et la fréquentation touristique annuelle.

  1. Le Mont-Saint-Michel : environ 30 habitants à l’année / 3 millions de touristes annuels
  2. Parc national des Calanques : 60 000 habitants à l’année / 3 millions de touristes annuels
  3. Gorges de l’Ardèche : 2 400 habitants à l’année / 2 millions de touristes annuels
  4. Parc national du Port-Cros : 99 000 habitants à l’année / 1,5 million de touristes annuels
  5. Étretat : 1200 habitants à l’année / 1,5 million de touristes annuels.
  6. Dune du Pilat et bassin d’Arcachon : 141 500 habitants à l’année / 1,5 million de touristes annuels
  7. Bréhat : environ 400 habitants à l’année / 450 000 touristes annuels
  8. Parc naturel régional de Corse, 64 200 habitants à l’année / 130 000 touristes annuels
  9. Noirmoutier : 9 200 habitants à l’année / 100 000 touristes annuels
  10. Mont-Blanc : entre 15 000 et 20 000 touristes annuels
Graphique « Quels lieux en France font face au surtourisme ? » – Source Statista

L’impact environnemental et social

Avec l’augmentation incessante du nombre de touristes, l’environnement naturel subit de graves dommages. L’érosion côtière, la pollution plastique, et même les incendies de forêt peuvent être exacerbés par une gestion inadéquate du tourisme. La destruction partielle connue par Étretat illustre comment la beauté naturelle peut se voir compromise sous les pieds de millions de curieux.

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En outre, le surtourisme entraîne bien souvent une hausse inabordable des loyers dans les zones concernées, forçant parfois les habitants permanents à quitter les lieux. Les espaces urbains et ruraux doivent jongler entre accueillir dignement les visiteurs et préserver le cadre de vie des populations locales. Le déséquilibre provoqué engendre une dégradation accrue de la qualité de vie, surtout durant les hautes saisons.

Mesures mises en place : des solutions innovantes

Face à ce défi, différentes initiatives voient le jour pour maîtriser et réguler l’afflux touristique. Des systèmes de réservation ont été instaurés dans plusieurs sites sensibles afin de limiter le nombre quotidien de visiteurs. Par exemple, les calanques marseillaises imposent désormais une réservation gratuite mais obligatoire lors des périodes touristiques clés.

D’autres localités, telles que Noirmoutier et Bréhat, ont choisi de diminuer la capacité des parkings disponibles durant les moments de forte affluence, encourageant ainsi les visites hors saison ou incitant les voyages collectifs pour minimiser l’empreinte carbone individuelle. Une communication efficace sur les alternatives moins courues permet aussi de redistribuer les flux sur le territoire.

Vers une gestion durable du tourisme

L’efficacité des mesures prises repose en grande partie sur la collaboration entre autorités locales, entreprises touristiques, et visiteurs eux-mêmes. Inciter les voyageurs à découvrir des lieux moins populaires mais tout aussi enrichissants pourrait considérablement alléger la pression sur les symboles touristiques traditionnels.

De nouveaux outils technologiques, comme l’application « Bison futé » spécialement adaptée aux besoins des rivières encombrées pendant l’été, viennent aussi soutenir ces démarches. L’idée étant d’informer en temps réel sur la saturation des sites et d’offrir des alternatives en termes de découvertes culturelles et loisirs.

Redécouvrir une France authentique

Au-delà de la simple réduction de l’impact environnemental et social, le défi consiste également à sensibiliser les visiteurs à adopter une approche plus respectueuse et consciente du voyage. En optant pour un tourisme éthique, et en explorant les régions de façon responsable, chacun contribue à la préservation des beautés naturelles et patrimoines historiques pour les générations futures.

Pour éviter le piège du surtourisme, découvrir la vallée de l’Eyrieux à vélo ou visiter les îles de Lérins en alternative à Porquerolles, représente autant d’opportunités pour goûter à l’authenticité des sites français sans contribuer à leur détérioration.

  • Planifier les visites en dehors des pics saisonniers pour bénéficier d’une expérience plus enrichissante.
  • Soutenir les initiatives locales de tourisme durable et choisir des hébergements éco-responsables.
  • Préférer les transports en commun ou partagés pour réduire l’empreinte écologique individuelle.