L’aéroport de Paris-Orly connaît depuis dimanche 18 mai une importante panne affectant son dispositif de contrôle aérien. Conséquence : de nombreux vols annulés, des retards en cascade et des milliers de passagers bloqués ou contraints de modifier leurs plans à la dernière minute. Alors que le dysfonctionnement persiste ce lundi 19 mai, la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) appelle à la patience.
Une panne radar qui paralyse le trafic
Dimanche après-midi, vers 16 heures, une défaillance des systèmes de contrôle aérien a frappé la tour de contrôle de Paris-Orly, contraignant la DGAC à imposer une réduction drastique du trafic. « Il s’agit d’une panne de radar », a précisé une source aéroportuaire à l’AFP. En réaction immédiate, près de 130 vols ont été annulés entre 16h et 23h30, soit 40 % des quelque 330 vols prévus ce jour-là, selon un porte-parole d’Aéroports de Paris (ADP).
Si la situation est désormais « en voie d’amélioration », la panne n’est toujours pas résolue. « On gère. Ce n’est pas réparé », confiait dimanche soir une source aéroportuaire, confirmant la nécessité de maintenir une régulation du trafic.
15 % des vols annulés ce lundi
Face à la persistance du problème, la DGAC a demandé aux compagnies aériennes d’annuler 15 % des vols prévus ce lundi 19 mai. Des retards sont également attendus tout au long de la journée. L’institution recommande aux passagers de se rapprocher de leur compagnie pour vérifier le statut de leur vol avant de se rendre à l’aéroport.
Sur les écrans du site d’Orly, les annulations s’accumulent : des vols vers Barcelone, Londres ou encore Nice sont supprimés ou affichent des retards importants. La situation s’ajoute à une série d’incidents qui ont frappé l’aéroport ces derniers mois, comme la panne du système de traitement des bagages au terminal 4 en août 2024, qui avait touché plus de 10 000 voyageurs.
Colère, résignation et solidarité entre passagers
Dans les halls d’Orly, l’ambiance oscillait dimanche entre tension, résignation et solidarité. Beaucoup de voyageurs ont vu leur vol annulé alors qu’ils étaient déjà à bord de l’appareil. « On était dans l’avion, tous assis et ceinturés, prêts à partir, quand ils nous ont fait débarquer et récupérer nos bagages… puis galérer », témoigne Azgal A., chef d’entreprise, à l’AFP.
Pour certains, les conséquences sont lourdes : Romane P., étudiante, évoque une solution de secours onéreuse. « La seule solution c’est un vol à 300 euros mais il ne reste qu’une seule place et on est deux. Et on n’est pas sûr qu’il décolle », explique-t-elle. « Pour l’instant on va rentrer chez nous ».
Certains relativisent malgré tout la frustration du moment. « Il y a des choses plus graves dans la vie que ne pas partir en vacances. Il y avait une dame tout à l’heure devant nous qui devait rejoindre sa maman qui était mourante pour la voir la dernière fois », confie Élodie B..
Orly, un nœud aérien stratégique
Situé à seulement 10 kilomètres au sud de la capitale, l’aéroport d’Orly est un maillon essentiel du réseau aérien français. En 2024, plus de 33 millions de passagers y ont transité, selon ADP, ce qui en fait le deuxième aéroport de la région parisienne après Roissy-Charles-de-Gaulle.
Alors que de nombreux Français profitaient du week-end pour voyager ou retrouver leurs proches, cette panne tombe au plus mauvais moment, en pleine période de fort trafic. Si l’origine exacte du dysfonctionnement technique n’a pas encore été précisée, la reprise complète des opérations pourrait encore prendre plusieurs heures, voire jours.
