Voyage insolite

Le mont Taranaki : une icône naturelle désormais reconnue comme une entité à part entière

Publié le

Rédigé par Romane

Le mont Taranaki, majestueux volcan de l’Île du Nord en Nouvelle-Zélande, fascine autant les randonneurs que les défenseurs de la culture maorie. En janvier 2025, cette montagne emblématique a obtenu un statut juridique inédit, lui conférant les mêmes droits qu’une personne morale. Cette reconnaissance marque une avancée historique dans la protection des sites naturels et la préservation des croyances autochtones.


Un sommet sacré et protégé

Le mont Taranaki, aussi appelé Taranaki Mounga, culmine à 2 518 mètres et offre une silhouette conique rappelant le mont Fuji au Japon. Situé dans le parc national Egmont, il constitue un lieu de randonnée incontournable. Cependant, pour les Maoris de la région, cette montagne est bien plus qu’un site touristique : elle est un ancêtre vivant et un symbole spirituel majeur.

En obtenant le statut de personne morale, Taranaki rejoint d’autres sites naturels néo-zélandais déjà protégés de cette manière, comme le parc national Te Urewera et la rivière Whanganui. Cette décision vise à reconnaître la montagne comme un être vivant doté de droits et à assurer sa préservation en régulant son accès et en encourageant un comportement respectueux des visiteurs.

Respecter un site sacré

Avec la reconnaissance légale du mont Taranaki, les autorités et les iwi (tribus maories locales) veilleront à ce que les visiteurs adoptent un comportement respectueux. Les croyances maories décrivent la montagne comme un être vivant : ses crêtes et ses roches sont ses os, les rivières son sang et la végétation son manteau protecteur.

En tant que randonneur, il est essentiel de respecter les sentiers balisés, d’éviter de laisser des déchets et de ne pas gravir le sommet en cas de conditions météorologiques défavorables. La meilleure période pour tenter l’ascension se situe entre février et avril, mais il est impératif de consulter le Egmont National Park Visitor Centre avant toute tentative.

Le mont Taranaki au sein du parc national d’Egmont en Nouvelle-Zélande – Crédits Wire Stock

Un pas vers la réconciliation

Cette avancée juridique ne représente pas seulement une protection environnementale, mais aussi une reconnaissance des torts causés aux Maoris durant la colonisation. Le retour au nom maori et le statut de personne morale sont des symboles forts permettant de rétablir un lien entre la Couronne britannique et les peuples autochtones.

Pour les passionnés de randonnée et de nature, visiter le mont Taranaki est une occasion unique d’explorer un paysage exceptionnel tout en respectant un patrimoine sacré. Une immersion entre défis physiques et reconnexion spirituelle au cœur d’une Nouvelle-Zélande soucieuse de préserver son héritage naturel et culturel.

Randonnées et ascension du mont Taranaki

Le parc national Egmont offre un large éventail de randonnées adaptées à tous les niveaux.

  • Around the Mountain Track (4-5 jours, 52 km) : cette boucle permet de faire le tour complet du volcan et de découvrir des paysages variés.
  • Pouakai Circuit (2-3 jours, 25 km) : cette randonnée traverse des forêts luxuriantes et offre des vues spectaculaires sur le mont.
  • Randonnées à la journée : plusieurs sentiers courts permettent d’explorer la région, comme la Veronica Loop Track (3 km, 1h30) ou encore les Dawson Falls Tracks, menant à une superbe cascade de 18 mètres.

L’ascension du mont Taranaki est une expérience exigeante et réservée aux randonneurs aguerris. Ce trek de 13 km aller-retour (8 à 10 heures) représente un défi physique important avec un dénivelé positif de plus de 1 500 mètres. L’itinéraire commence au North Egmont Carpark et passe par le lodge Tahurangi avant d’atteindre le sommet enneigé. La montée devient de plus en plus ardue avec des sections d’escalade sur des roches volcaniques glissantes.