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Jura-Ain : la vidange partielle du lac de Coiselet menace la saison touristique

Publié le

Rédigé par Arthur

Alors que la saison touristique bat son plein dans les vallées du Jura et de l’Ain, le lac de Coiselet – prisé des campeurs, randonneurs et pêcheurs – a vu son niveau brutalement chuter de quatre mètres. En cause : un risque de chute d’un bloc rocheux, identifié par les autorités, qui pourrait compromettre la solidité du barrage hydroélectrique situé à la confluence de l’Ain et de la Bienne.


Un décor bouleversé pour les vacanciers

D’ordinaire paisible et très apprécié des visiteurs pour son cadre sauvage, le lac a aujourd’hui des allures de paysage lunaire. Depuis le camping « Sous le Moulin », à Condes (Jura), le panorama a perdu de sa superbe. « En trois jours, on se retrouve devant le Stade de France. C’est impressionnant, ça a déjà baissé de trois mètres et on va encore en perdre un d’ici ce soir », décrit Benoît Lemaire, directeur du camping, à TF1.

L’arrêté préfectoral, pris le 23 mai, impose un abaissement du niveau du plan d’eau pour garantir la sécurité du barrage en cas de chute de roche. Les autorités se veulent rassurantes : « Il s’agit d’une mesure de précaution pour la sécurité des personnes et des biens, dans l’attente d’une expertise du risque géologique demandée par l’État », indiquent les préfectures du Jura et de l’Ain.

Un coup dur pour les professionnels du tourisme

La nouvelle est tombée à la veille des ponts de l’Ascension et de la Pentecôte, alors que les hébergements affichaient complet. « On est complets, mais on a eu près de 200 appels de clients qui veulent savoir ce qu’ils peuvent faire, ne pas faire sur le lac, c’est à nous de les rassurer », explique le directeur du camping, qui tente de rediriger les vacanciers vers d’autres activités : randonnées, cascades, patrimoine local.

Mais si la situation perdure, les conséquences économiques pourraient être lourdes. « Au mois de juillet, ce sera une perte énorme si on n’a pas une remontée des eaux. Une perte de 200.000 euros », estime Benoît Lemaire. À l’échelle de l’été, le manque à gagner pourrait grimper à 700.000 euros. « Du jour au lendemain, on nous dit que ce rocher peut tomber, c’est un peu l’incompréhension », déplore-t-il.

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Activités nautiques et pêche interdites

Les activités phares de la région – baignade, canoë, paddle, pêche – sont aujourd’hui interdites sur l’ensemble de la retenue. Les pêcheurs, eux aussi durement touchés, ont dû retirer leurs embarcations. Des pêches de sauvegarde ont été menées en urgence pour sauver les poissons piégés dans les zones désormais à sec.

« On est dans un endroit où c’est un peu un sanctuaire pour le brochet et la pêche du brochet », explique un pêcheur à FranceInfos. « Voir qu’il y a un impact comme ça sur la reproduction, cela fait un pincement au cœur. » Un autre reste plus philosophe : « On est déçus de ne pas pouvoir pêcher, profiter de notre camping, mais il y a pire encore une fois quand on regarde le monde actuel. Ce n’est pas une catastrophe écologique majeure ».

Une situation encore incertaine

Des études sont en cours pour déterminer si le bloc rocheux en surplomb représente toujours un danger et quelles mesures peuvent être prises. Selon le préfet du Jura, Pierre-Édouard Colliex, le risque est majeur : « Il y a des risques en cascade de conséquences sur l’ensemble de la vallée de Lyon, sur plusieurs kilomètres, avec plus de 7.000 personnes qui pourraient être concernées ».

Pour Jérôme Benoît, maire de Condes, commune en bordure du lac, il est impératif d’avancer rapidement. « On espère que les études avanceront le plus vite possible afin de rassurer la population, et pour que l’activité du lac reprenne un rythme naturel », déclare-t-il.

En attendant, les acteurs du tourisme local s’adaptent du mieux possible, dans l’espoir que les eaux du Coiselet – et les vacanciers – reviendront dès que possible.

Crédits photo : Julien RapaIIini – CC BY-SA 3.0