La compagnie Air France a récemment annoncé qu’elle cessera de desservir l’aéroport de Strasbourg-Entzheim à partir du 30 mars 2025. Une décision qui met fin à la liaison entre Strasbourg et Lyon, une des dernières lignes opérées par la compagnie dans cette région. Cette suppression marque un tournant pour l’accessibilité aérienne de la capitale alsacienne, où les passagers devront désormais se tourner vers d’autres moyens de transport.
Un choix motivé par des raisons économiques
Selon Air France, cette décision est motivée par la « dégradation de la performance économique » de la ligne. La compagnie a observé une réduction du trafic point à point en France, exacerbée par la montée en puissance de la visioconférence et la diminution des déplacements professionnels. En outre, la compagnie fait face à une concurrence accrue du rail, notamment sur les liaisons courtes où le TGV est désormais préféré pour son côté pratique et écologique.
« La réduction des déplacements professionnels et le développement du train ont joué un rôle clé dans cette décision », a précisé un porte-parole de la compagnie. En effet, la liaison Strasbourg-Lyon a connu une baisse de fréquentation, aussi bien pour les vols directs que pour les correspondances vers d’autres destinations européennes.
Un coup dur pour l’aéroport de Strasbourg
L’aéroport de Strasbourg-Entzheim, qui avait pourtant connu une hausse de fréquentation en 2023 avec plus d’un million de passagers, voit partir l’un de ses principaux partenaires. Cette augmentation de 9 % par rapport à l’année précédente témoigne d’une reprise post-pandémique, mais n’a pas suffi à enrayer les difficultés économiques de la ligne Strasbourg-Lyon.
La fermeture de cette liaison entraîne également la fermeture de l’escale d’Air France à Strasbourg. Cependant, la compagnie a assuré que l’ensemble des employés concernés se verra offrir une nouvelle mission au sein de la gestion des vols, sans changement de lieu de travail. Air France a également mis en place des dispositifs de mobilité interne pour ceux qui le souhaitent, garantissant ainsi qu’aucun licenciement n’aura lieu.
Une réorganisation du transport régional
La fin de cette liaison aérienne entre Strasbourg et Lyon souligne un changement plus large dans la manière dont les déplacements sont organisés en France. Le rail prend une place de plus en plus importante, surtout sur les distances inférieures à 500 kilomètres. Les lignes TGV, qui connectent efficacement les grandes villes françaises, continuent de s’imposer face à l’avion pour ces trajets courts, notamment pour des raisons écologiques.
Ce changement dans les habitudes de voyage a poussé Air France à se réorienter vers des destinations à fort potentiel de rentabilité, tout en laissant le train s’imposer comme le principal mode de transport domestique. Le retrait d’Air France à Strasbourg met en lumière cette tendance.
Le défi du développement durable ?
La fermeture de cette liaison entre Strasbourg et Lyon s’inscrit aussi dans une volonté plus large de favoriser des modes de transport plus durables. Le train, souvent considéré comme une alternative plus verte, est en phase avec les objectifs de réduction des émissions de CO2. Strasbourg, en tant que plaque tournante européenne, reste bien desservie par les TGV qui la connectent à Paris, Lyon et même au-delà, vers l’Allemagne et la Suisse.
Pour les voyageurs fréquents, ce changement peut représenter un bouleversement, mais l’offre ferroviaire croissante devrait, à terme, compenser cette disparition de la liaison aérienne.
La décision d’Air France de quitter Strasbourg reflète l’évolution du secteur du transport en France, où les préoccupations économiques et écologiques redéfinissent les stratégies de mobilité, tant pour les compagnies aériennes que pour les voyageurs eux-mêmes.
