Tourisme durable

Polluées, bondées, dénaturées : quelles destinations touristiques éviter en 2025 ?

Publié le

Rédigé par Salomé

La fréquentation touristique mondiale continue de croître à un rythme effréné, et avec elle, les phénomènes de surtourisme qui bouleversent l’équilibre de nombreuses destinations emblématiques. Chaque année, plusieurs classements, dont celui du magazine Forbes et de l’éditeur de guides Fodor, mettent en lumière les lieux victimes de leur propre succès. Voici un tour d’horizon des destinations à éviter en 2025 pour cause de surfréquentation.


Venise et Florence : symboles du surtourisme en Europe

Venise et Florence, joyaux de l’Italie, figurent à nouveau parmi les destinations les plus touchées. Avec respectivement 5,66 et 5,6 millions de visiteurs en 2023, ces villes historiques peinent à concilier leur attrait touristique et la préservation de leur patrimoine. À Venise, la population du centre historique a chuté à seulement 50 000 habitants, tandis que Florence souffre d’une inflation immobilière liée aux locations à court terme, alimentées par des plateformes comme Airbnb.

Bali : un paradis en crise

Avec 5,3 millions de visiteurs internationaux en 2023, Bali est un exemple frappant de destination submergée par le tourisme de masse. Les plages de Kuta et Seminyak sont étouffées par des déchets plastiques, tandis que le système d’irrigation ancestral des rizières, le « subak », souffre d’un détournement des ressources vers les infrastructures touristiques. Les conséquences écologiques et culturelles sont alarmantes.

Certaines destinations doivent prendre des mesures draconiennes face à l’afflux touristique – Crédits George V.

Kyoto et Tokyo : l’Asie sous pression

Le Japon, avec son concept de « kankō kōgai » (« pollution touristique »), voit des sites emblématiques comme Kyoto et Tokyo confrontés à une fréquentation excessive. Des temples historiques aux quartiers prisés pour leur culture pop, les effets du surtourisme se traduisent par une hausse des coûts et une érosion des traditions locales.

L’Everest : un sommet engorgé

La région de l’Everest, avec 58 000 visiteurs annuels, paye un lourd tribut à l’afflux touristique. Outre les tonnes de déchets abandonnées sur les pentes, les infrastructures locales peinent à répondre aux besoins des visiteurs, tandis que les guides locaux sont exposés à des risques croissants pour accompagner des touristes souvent inexpérimentés.

L’Europe à bout de souffle

Des villes comme Barcelone, Lisbonne et les îles Canaries restent au cœur des débats sur le surtourisme. À Lisbonne, par exemple, 60 % des logements sont destinés aux touristes, au détriment des habitants. Les manifestations se multiplient, témoignant d’une tension croissante entre les populations locales et les visiteurs.

D’autres destinations inquiètent

De nouveaux lieux rejoignent la liste des sites à risque pour 2025. C’est le cas d’Agrigente en Sicile, capitale italienne de la culture, qui fait face à une grave crise de l’eau, ou encore d’Oaxaca au Mexique, où l’augmentation spectaculaire du tourisme (+77 % depuis 2020) entraîne des problèmes d’infrastructures. En Écosse, la route touristique North Coast 500 (NC500) attire un nombre record de visiteurs, mais génère pollution et embouteillages.

Vers un tourisme plus durable

Face à ces défis, de nombreuses destinations adoptent des mesures restrictives : quotas de visiteurs, droits d’entrée, régulation des locations touristiques. Si ces initiatives visent à préserver l’authenticité des lieux, elles illustrent également la nécessité de repenser nos habitudes de voyage pour limiter l’impact du surtourisme.