Alors que le projet de loi de finances 2025 n’est pas encore adopté, le secteur aérien se prépare déjà aux impacts de l’augmentation de la taxe de solidarité sur les billets d’avion, plus communément appelée « taxe Chirac ». Dans un contexte de hausse du coût de la vie, cette taxe prévue pour l’an prochain, destinée à financer des projets humanitaires et environnementaux, sera intégrée de manière anticipée dans le prix des billets par plusieurs compagnies aériennes.
Air France-KLM en tête, suivi par Air Caraïbes et French Bee
Le groupe Air France-KLM a été le premier à annoncer la répercussion immédiate de cette surtaxe sur ses billets de 2025. Pour tous les voyages long-courriers effectués à partir du 1er janvier, la hausse s’applique déjà aux billets émis, même avant le vote officiel de la loi. « Cette augmentation massive et inédite s’appliquera pour tout voyage effectué à compter du 1er janvier 2025 », a précisé le groupe, signifiant que les voyageurs doivent s’attendre à une hausse des prix conséquente dès leur réservation. De fait, le groupe prévoit une augmentation de ses recettes liées à la taxe, qui devraient atteindre un milliard d’euros contre 460 millions d’euros actuellement.
Air Caraïbes et French Bee, autres acteurs majeurs de la desserte des Outre-mer, ont également décidé d’intégrer cette hausse dans leurs systèmes de réservation. « Les compagnies aériennes Air Caraïbes et French Bee prennent acte de la future augmentation de la taxe de solidarité », ont-elles annoncé, précisant qu’il s’agissait d’une démarche de transparence envers leur clientèle. Si les montants exacts de l’augmentation ne sont pas encore précisés pour ces compagnies, elles affirment leur volonté de rembourser leurs clients si la taxe venait à être modifiée à la baisse.
Des augmentations importantes, surtout pour les long-courriers
La nouvelle grille tarifaire proposée par Air France-KLM montre des hausses significatives selon la distance et la classe de voyage. En classe économique, les vols de plus de 5 500 km voient la taxe passer de 7,51 à 40 euros, tandis que les passagers de classe affaires devront débourser 120 euros de taxe, contre 63,07 euros auparavant. Cette majoration vise principalement les longs trajets, où l’impact carbone est plus important, mais elle touche également les billets court-courriers.
En raison de cette hausse, les voyageurs ultramarins pourraient être parmi les plus impactés, comme l’ont souligné plusieurs élus de l’Outre-mer. Les représentants du Nouveau Front Populaire (NFP) ont d’ailleurs appelé les compagnies à exempter les territoires d’Outre-mer de cette augmentation, un appel jusqu’ici resté sans réponse.
Une nouvelle ère de prix dans l’aérien ?
L’annonce de cette surtaxe alimente le débat autour du coût environnemental des voyages et de la nécessaire prise de responsabilité des compagnies aériennes. Bien que conçue pour soutenir des projets de solidarité et contribuer à réduire l’empreinte carbone du secteur, cette taxe pourrait restreindre les options de voyage pour de nombreux passagers, en particulier ceux des territoires ultramarins, pour qui l’avion reste souvent le seul moyen de transport rapide et accessible.
Face à ces hausses, des discussions parlementaires devraient bientôt avoir lieu pour envisager des solutions moins impactantes pour le pouvoir d’achat des voyageurs tout en maintenant l’objectif écologique. Affaire à suivre !